Le mot baptême vient d’un verbe grec "baptiz" qui signifie plonger, immerger. Être baptisé, c’est être plongé dans la mort et la résurrection du Christ, c’est un rite de passage. Le baptême est le sacrement de la naissance à la vie chrétienne : marqué du signe de la croix, plongé dans l’eau, le nouveau baptisé renaît à une vie nouvelle. La célébration du baptême a son point culminant dans le bain d’eau.
En feuilletant le dictionnaire, vous ne trouverez rien à font (mot qui vient du latin fons, fontis pour « fontaine ou source »).
Vous trouverez fonts étant toujours associé à baptismaux.
Dans le catholicisme, les fonts baptismaux servent typiquement aux baptêmes par aspersion. Les fonts les plus simples ont un pilier de 1,5 m avec un support pour un bassin d’eau. Les matériaux taillés et sculptés varient considérablement, allant du marbre au métal ou en bois. Le plus souvent, les fonts baptismaux sont situés dans l’angle nord-ouest de l’église, soit à gauche en entrant, ce qui métaphorise la sortie par le baptême de l’ombre humide à la chaude lumière.
Le fond baptismal se compose généralement de quatre parties :
Le pied, la tige, la cuve et le couvercle.
Le pied s’évase de manière à procurer une base stable. Le fût se présente sous forme d’une colonne unique ou groupée en 4 ou 5 colonnettes.
La cuve souvent circulaire, mais aussi carrée, est certaines fois octogonale, car le nombre huit est le chiffre de la régénération. C’est la partie la plus ornée où figurent sujets pieux, symboles et inscriptions. Enfin le couvercle affecte le plus souvent la forme pyramidale. Il est en bois, en fer, en bronze et mobile. Il est surmonté par une croix, par l’image de la Trinité.(Château-Porcien)
Château-Porcien |
Le Thour |
Seuil |
L’acte de baptême, le premier des sacrements, s’administrait au début de la chrétienté par une immersion complète du catéchumène.
Construit à côté des basiliques, le baptistère constituait un édifice à part, exclusivement dédié à cette fonction.
Puis pour des raisons pratiques, le baptême s’effectua par affusion (eau versée sur la tête). Les fonts baptismaux furent réduits à une simple vasque appelée cuve baptismale.
La quantité d’eau est habituellement faible (un litre ou deux).
Dans leur majorité les Églises chrétiennes utilisent de l’eau bénite pour remplir les fonts. Une aiguière, peut être utilisée pour remplir les fonts.
Les cuves baptismales romanes en pierre bleue dite de Meuse sont nombreuses dans les églises ardennaises. Plus d’une cinquantaine d’exemplaires a été répertoriée.
Dans la majorité des cas les cuves sont taillées dans la pierre.
Jandun | Alland'huy-Sausseuil |
Près d’Attigny, la cuve en pierre de Chuffilly est de forme octogonale ainsi que son fût et son pied. Celle de Jandun est de forme cylindrique, mais repose sur une base octogonale.
La symbolique du baptême.
La division du cercle en quatre parties égales évoque le signe de croix.
La présence des quatre têtes d’angle rappelle les quatre fleuves du paradis cités dans la Genèse.(Alland’huy–Sausseuil)
Certains auteurs interprètent différemment la symbolique des quatre têtes. Pour eux, ils représentent les quatre évangélistes, d’autres y voient les quatre éléments : air, terre, feu et eau.
Comme sur les cuves de Wasigny, Saint-Loup-Terrier.
Saint-Loup-Terrier | Wasigny (à gauche et ci-dessus) |
Présence de motifs végétaux ou animaliers sur le pourtour ses cuves.
La palmette et l’acanthe, plante, elle, au feuillage persistant, sont symbole d’immortalité, elles font partie du décor roman. Le palmier évoque aussi l’idée d’immortalité, de résurrection, c’est l’arbre du paradis.
La vigne avec ses pampres et la grappe de raisin est le symbole de l’Église, du sauveur crucifié dont le sang se transforme en vin eucharistique.
Nous les retrouvons gravés au pourtour des cuves baptismales de Son, Chaumont-Porcien, Wasigny, Thugny-Trugny, Nouvion sur Meuse.
Le Bestiaire d’animaux monstrueux côtoie parfois le décor végétal. Ce sont des lions crachant, des monstres ou des quadrupèdes rugissant gueule ouverte. Ils s’observent sur les cuves de Raucourt, Logny les Chaumont, Remilly les Pothées, Remaucourt, Jandun.
Ils évoquent le pouvoir satanique du Mal qui menace tout non baptisé.
Raucourt (ci-dessus et à droite)
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Vandy |
Warcq |
En dehors des cuves mosanes en pierre bleue de Meuse, une multitude de fonts baptismaux se dresse près de l’entrée de l’église, à gauche c'est-à-dire au nord.
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