Préambule : Le qualificatif « monastique » doit être compris dans un sens très large car notre intérêt concerne aussi les religieux et religieuses vivant en communauté sous une règle ou des conditions particulières et sans clôture. Sont exclues les Collégiales, les confréries ou associations pieuses et purement laïques. L’objectif de cette chronique est de donner simplement quelques repères chronologiques, ce n’est en aucun cas une histoire monastique qui exigerait de longs développements.
Le massif forestier de l’Argonne, impénétrable, après avoir découragé toute implantation humaine va offrir de vastes espaces vierges de toute souillure à des religieux en quête d’un désert spirituel, en quête aussi de terres à christianiser.
L’importance croissante de l’archevêché de Reims, ville du sacre royal, dotée de biens considérables par la faveur des Mérovingiens et de leurs successeurs, séduit et attire des communautés monastiques encouragées et souvent dotées par les puissantes abbayes rémoises.
Les Bénédictins arrivent les premiers.
Il n’y a pas, à priori, d’ordre bénédictin, les maisons sont autonomes. Seule la règle est partagée.
- le prieuré de Senuc dépendant de St Rémi de Reims est créé en 1051
- la petite collégiale fondée à Dione près d’Attigny par Charles Le Simple en 916 devient en 1102 un prieuré de Molesme (à cette époque bénédictin) dédié à Sainte Vaubourg.
Le XIIIe siècle voit 3 nouvelles fondations bénédictines
- Le prieuré de Notre Dame de Masmes (1238) créé par l’abbaye de Rebais
- Le prieuré de Singly-les-Monthois (1246 ?) appartenant à Saint-Vanne de Verdun
- Le prieuré de Semuy issu de celui d’Hautvillers
Senuc |
Les Cisterciens s’installent dès le XIIe siècle précédés par les Chartreux.
- fille de la Grande Chartreuse, la chartreuse du Mont-Dieu est fondée en 1137 à l’initiative de l’abbaye Saint-Rémi de Reims. Elle est la première Chartreuse du Royaume de France. Elle devient rapidement la plus fortunée de toute la région.
- en 1147 à Chéhéry près de Chatel, sur une terre appartenant au chapitre métropolitain de Reims, s’installe une abbaye cistercienne fille de La Chalade.
- Vers 1240, à Séchault, Baudoin II d’Autry fonde l’abbaye cistercienne Les Rosiers.
Le Mont-Dieu | Chéhéry |
Et les Templiers après le temple de Merland près d’Aussonce(1166) créent la commanderie de Boux et Merlan à Boult aux Bois vers 1200. Elle passera aux chevaliers de Saint-Jean (les Hospitaliers) en 1312, après la dissolution de l’ordre des Templiers.
Séchault - les Rosiers |
la Commanderie de Boult-aux-Bois |
Les chanoines réguliers de Saint-Augustin qui embrassent presque tous la réforme de Prémontré établissent à leur tour, abbaye et prieurés.
- l’abbaye de Belval-en-Dieulet (Belval-Bois-des-Dames) en 1131 dans un vallon proche du « Mont-Otran », ancien poste d’observation. Elle passe à l’ordre de Prémontré en 1133. Cette abbaye riche et active essaime en ouvrant
- un prieuré de religieuses à Crécy (1137), terroir de Brécy-Brières
- un prieuré de religieux à Saint-Etienne à Arnes en 1160
- un prieuré à Fontenille, sur la rive gauche de l’Aisne, face à Voncq (1ère moitié du XIVe siècle)
- l’abbaye de Lametz-les-Mares en 1150 transférée sur le site de Lametz-Longwé vers 1230
- un prieuré à Grandpré en 1170, dépendant de Saint-Denis de Reims dont les religieux sont restés fidèles à l’ancienne observance des Augustins
- en 1219 des seigneurs locaux permettent l’installation à Landèves d’un prieuré de chanoines réguliers de Saint Augustin qui observent aussi les usages de l’abbaye Saint-Victor de Paris.
Belval |
Enfin d’autres ordres participent progressivement au quadrillage du Vouzinois.
- En 1585 Les Cordeliers s’installent à la Cassine et parcourent la région pour venir en aide à la population.
- Le prieuré de Landèves devient abbaye en 1623. Elle s’agrège à la Congrégation dite de Sainte Geneviève(ordre des Génovéfains) en 1656
- Les chanoinesses de Saint-Augustin expulsées de Hollande en 1718 construisent et développent un couvent à Lançon
- En 1253 un acte officiel témoigne de la création d’un prieuré de Guillelmistes (ordre de Guillaume du Désert en Etrusie (Italie)) à Louvergny
la Chambre aux loups - ferme des Templiers |
Lançon, maison des Chanoinesses |
Ces communautés religieuses ont façonné, développé le Vouzinois et plus largement toute l’Argonne. L’Histoire de chacune d’elles est souvent passionnante à découvrir. Quelques rares sites existent encore qui témoignent de cette riche histoire monastique. L’ASPV a déjà contribué à les faire connaître.
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