L’ancre, en architecture (ou ancre de façade) est l’extrémité d’une barre de fer, le tirant, destinée à empêcher l’écartement de deux murs opposés ou en angle, et de permettre la transmission des efforts de traction de ces éléments dans la maçonnerie.
Les ancres extérieures ne sont pas nécessairement visibles, car elles peuvent être engravées dans le parement de manière à disparaître sous un enduit.
Certaines maisons du XVe siècle présentaient des ancres en bois, bloquées par des clés également en bois, reliant les solives des planchers aux sablières hautes et basses des pans de bois de façades.
Par nécessité, l’ancre étant destinée à prendre appui sur l’extérieur du mur, elle apparaît en façade où elle est traitée comme un ornement, prenant une forme allant du simple au plus complexe :
Simple barre, cercle, lettre X Y S, crochet, losange, fer à cheval, cœur, fleurs de lys, chiffres composant le millésime de la construction…
L’ensemble peut s’appeler chaînage
Orientation, positionnement :
Les barres droites sont généralement positionnées à la verticale ou à 45°, et plus rarement à l’horizontale. Ce dernier cas est le moins favorable et peut provoquer le poinçonnement de la maçonnerie en concentrant les contraintes dans un seul joint d’assise.
La position des ancres sur la façade permet de repérer facilement les niveaux et positions des éléments de charpente.
Les ancres sont réalisées en fer forgé avant le XIXe siècle, puis en fonte. L’apparition des ancres en fonte permet au XIXe siècle la production d’ancres décoratives en série.
Le façonnage des ancres est profondément marqué par l’apparition du soudage à la fin du XIXe siècle. Ce procédé d’assemblage permet d’unir facilement et à faible coût des barres entre elles ou avec des plaques. Il devient alors possible de former des ancres traversées en X, en double S, ce qui n’était autrefois pas réalisables pour les ancres forgées.
Les formes en S, en Y, en X, etc. permettent de solliciter des surfaces plus importantes de maçonnerie, afin de mieux répartir les efforts.
Plaques :
Plaques avec ou sans ailerons, rondes, elliptiques, ou rectangulaires. Les ailerons, qui raidissent la plaque, peuvent également être appelés raidisseurs.
Les plaques en fonte ne devaient pas présenter de brusques changements d’épaisseur, en raison des procédés de fonderie. Les raidisseurs des plaques ont donc des épaisseurs proches de celle des plaques elles-mêmes.
Barres droites :
Avec généralement des extrémités chanfreinées, cette forme est la plus simple qui existe. La barre est le plus souvent simple, mais elle peut être doublée pour obtenir une ancre plus massive. Le profil de la barre peut varier le long de l’ancre pour empêcher le glissement de cette dernière à travers l’œil du tirant.
Barres droites cintrées :
Liaison ancre-tirant :
Ancres traversantes, et ancres traversées. Les ancres peuvent être passées à travers une boucle formée par le tirant à son extrémité, qui est appelée œil du tirant. Nous appellerons ce type d’ancre une ancre traversante. A contrario, les ancres peuvent être traversées par le tirant, qui se termine alors le plus souvent par un filetage pour permettre la fixation de l’ancre grâce à un écrou. Nous appellerons ce type d’ancre une ancre traversée.
Ancres décoratives :
Chez nous
ancre ou croix de chaïnage ou encore clé de tirant ici en forme de S à la ferme des Templiers de Foisches |
tirants métalliques de charpente dans l'église de Bourcq |
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