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Le patrimoine mémoriel est important. Le temps qui passe efface des mémoires des pans entiers de notre Histoire. Les plus jeunes générations, si elles ne disposent pas de supports concrets, auront bien du mal à s’approprier ces événements que leurs aïeux ont vécus. Les films, les livres sont évidemment essentiels mais les sites offrent davantage et autrement car ils invitent les visiteurs à se plonger personnellement dans une histoire.

Semide 2

Desservir le front une nécessité absolue.

Pendant toute la durée de la guerre de 1914 à 1918, le front de Champagne et d’Argonne se stabilise à une vingtaine de kilomètres du sud des Ardennes. Pour alimenter ce front en matériels et en hommes, les Allemands vont prioritairement construire des voies ferrées et installer le long de ces voies des ateliers, des fabriques, des cantonnements indispensables au front. Dans les villages en bordure des voies, des abattoirs, des boulangeries, des élevages d’animaux, des laiteries, des scieries et des menuiseries, des dépôts de barbelés, de munitions, etc.

Semide 1

Un site d’artillerie :

Semide occupe, en 1916, une position stratégique, à 16km au nord du front de Champagne, en bordure de la voie ferrée allemande Savigny-sur-Aisne / Saint-Erme qui alimente les fronts d’Argonne, de Champagne et de l’ouest. Cette voie est opérationnelle depuis le printemps 1916. À partir de la gare proche de Contreuve, une dérivation de la voie large principale dessert à Semide un important réseau de voies de triage puis se prolonge jusqu’au site forestier de Noue Ramon où est transporté et installé au printemps 1916 un canon de marine de type SKL/45. Cette pièce d’artillerie à longue portée a pour objectif de détruire les nœuds ferroviaires français de Saint-Hilaire-au-Temple et de Sainte-Menehould vitaux pour les premières lignes françaises et tout particulièrement pour la défense de Verdun.

En novembre 1916, en trois jours, la pièce tire 25 obus. Son efficacité n’est pas éclatante car les objectifs sont à l’extrême limite des longueurs de tir possibles (environ 40km). Par ailleurs l’aviation ne peut contribuer à ajuster les tirs. Aussi les Allemands décident-ils de démanteler le site de Semide et de transporter la pièce d’artillerie sur un autre site où elle sera plus utile et efficace.

La crainte d’un débarquement britannique sur la côte flamande belge provoque, en mars 1917 l’installation d’un site côtier d’artillerie "Deutschland" à Breedene doté de 4 canons de 38cm dont celui de Semide.

La valorisation du site.

L’ASPV a agi longtemps auprès du maire et du conseil municipal de Semide pour que le site classé au titre des monuments historiques soit sécurisé et mis en valeur. En vain !

En 2014, Hubert Oudin est élu Maire de Semide. Il réussit à convaincre les conseillers municipaux de l’intérêt de porter attention au site d’artillerie. Des bénévoles, experts dans ce domaine, prêtent alors volontiers leur coopération. Un projet est établi, validé par le conseil municipal du village. Un financement est trouvé. Notre association prend en charge la réalisation de tous les panneaux didactiques du site. La population du village se mobilise et s’implique dans le projet. La volonté de quelques uns a donc vaincu le scepticisme local et se concrétise alors par une belle réalisation.

Semide 3     Semide 4

Aujourd’hui le site sécurisé est valorisé. Il est ouvert en permanence aux visiteurs. Vous y trouverez une présentation détaillée de l’installation et du démontage de cet impressionnant canon longtemps dénommé à tort « grosse Bertha »

 

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