Les femmes ardennaises avaient la réputation d’être des cuisinières expertes d’une cuisine roborative, nourrissante, qui tenait au corps, utilisant des produits locaux cultivés au potager ou récoltés dans la nature.
Mais les cuisinières ardennaises, en fonte cette fois, étaient elles aussi très réputées. Dans les années 1920, la métallurgie ardennaise meurtrie par la guerre redémarre. Les fonderies ardennaises produisent alors des cuisinières et des poêles à bois ou à charbon. Les établissements Arthur-Martin, Deville, Faure, Pied-Selle, Monthermé Laval-Dieu, Languillier à Géginne,etc. diffusent des catalogues riches en modèles différents qui connaissent un grand succès.
Pied-Selle | Arthur Martin |
Les plus anciens parmi nous se souviennent : la cafetière sur le coin de la cuisinière avec du café-chicorée toujours chaud, le rond de fonte que l’on enlevait pour y placer le gaufrier, le four du bas où séchait le petit bois, les pantoufles, les galoches, les briques pour réchauffer les lits, les carreaux de verre sous les pieds de la cuisinière, le réservoir d’eau et son robinet sur certains modèles, la cocotte en fonte où mijotaient lentement la potée, le pot-au-feu, le bœuf bourguignon, etc., le coquemar et son eau bien chaude Le zébracier liquide ou en pâte pour polir le dessus en fonte de la cuisinière, les torchons mis à sécher sur la barre en cuivre ou en inox qui bordait tout ou partie de la cuisinière. Et ce mélange d’odeurs qui emplissait la maison, ce ronflement de la cuisinière sorte d’animal de fonte… le monde d’avant !!!
Deville |
Pied-Selle | Arthur Martin |
Recettes Ardennaises
Les faverolles de Toges
Faire une pâte à brioche avec 300 g de farine, 100 g de beurre, 3 œufs entiers, 1 grosse cuillère de sucre en poudre, 1 cuillère à café de sel fin et 25 g de levure de boulanger délayée dans quelques cuillères de lait. Laisser la pâte lever pendant 1 heure. L’étendre au rouleau, découper en toutes sortes de formes et faire cuire par ½ douzaine dans un bain de beurre ou de saindoux en ébullition. Sucrer.
Les pets d’âne de St Loup Terrier
Il faut : 500 g de farine, 4 œufs, 1 petite cuillère à café de sel, 125 g de beurre (ou de margarine), 15 g de levure de boulanger à faire dissoudre dans quelques cuillères d’eau tiède.
Mélanger le tout. Laisser reposer au chaud durant 2 h afin que la pâte monte bien. Étaler la pâte au rouleau, découper en losanges que l’on plonge dans la friture bien chaude. Servir nature ou saupoudrés de sucre glace.
La brichaudée de Renwez
Appelée aussi en d’autres endroits, balossée ou nobertée
Faire cuire en marmelade des petites nobertes (ou prunes) toutes rondes, bien mûres avec du sucre fin ou de la cassonade ; laisser tomber la grosse chaleur puis mettre dans un plat ; additionner de quelques cuillères de crème fraîche. Déguster avec un morceau de brioche ou de gâteau mollet.
Crâmignon de fraises Saint-Lambert
Préparer un riz parfumé vanillé, lié avec des jaunes d’œufs et en fourrer de petites crêpes pliées en 2 ou superposées. Disposer les crêpes en "serpentine" sur un plat long et les garnir de fraises, ensuite napper d’une sauce composée par tiers de framboises, fraises, cassis aromatisée de kirsch.
La Pâte levée salée ardennaise
Pour une tourtière de 6 à 8 personnes
250 g de farine, 30 g de levure de boulanger, une pincée de sel, un peu de lait tiède, 50 g de beurre fondu, 1 œuf.
Délayer la levure fraîche dans quelques cuillères de lait tiède. Mettre la farine en fontaine, au centre y placer le sel, le beurre fondu, l’œuf et la levure délayée. Mélanger en rapportant au fur et à mesure la farine vers le centre. Battre un peu la pâte puis malaxer avec les doigts farinés. Laisser reposer. On peut la faire aussi dans le robot-mixer.
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D'autres recettes dans une prochaine chronique...